Cela faisait plus d’un an que je n’avais plus tourné la page d’un roman de Maxime Chattam et je peux dire que son univers « étouffant psychologiquement » m’avait manqué.
C’est donc avec une grande excitation mais aussi une certaine anxiété (qu’allait-il nous réserver ?) que je me suis donc plongée dans « Léviatemps » et « Le Requiem des Abysses ». Deux romans qui relèvent du génie littéraire, de par leurs perfections. Explication …
Maxime Chattam nous plonge dans la France de la fin du XIXe et début du XXe siècle. Epoque de la grande Exposition Universelle. La plus grande preuve de la démesure de ce pays. Exposition des plus grandes créations en vue d’asseoir la supériorité française.
L’auteur a réussi à me plonger dans ce climat d’effervescence, une période historique qui m’était peu familière. A travers ses phrases, ses descriptions, j’ai réussi à ressentir et même à partager l’excitation des personnages faces aux monstres métalliques qui servaient aux fondations de cette exposition. Cette plongée dans l’histoire française m’a vraiment beaucoup plu et m’aurais presque donnée envie de vivre à cette époque.
Un second élément d’explication correspond à ce que j’aime le plus chez Maxime, à savoir l’aspect irréel des évènements, des éléments de l’histoire qui se révèlent tout à fait possible après analyse. En effet, c’est souvent ce qui créé cette peur parfois irrationnelle que je côtoie lorsque je lis ses romans. Le plus difficile à « digérer » est que ces éléments font souvent partie d’un quotidien des plus banals, si je peux dire. Ce qui rend le tout d’autant plus effrayant.
Ainsi les crimes semblant causés par des causes surnaturelles deviennent des actions menées par les pires criminels imaginés par Maxime Chattam. Des êtres qui ne nous semblent pas humains, tant leurs délits relèvent d’un manque d’humanité certain. Pour cela l’auteur ne nous épargne pas, déversant son lot de descriptions nous permettant d’assister presque réellement à la scène.
Cependant lorsque l’horreur est indéfinissable, les descriptions ne sont cependant d’aucune aide ! Ainsi, un petit regret concernant l’objet même de ses deux romans, cette machination autour du « temps », l’obsession du monstre de ces deux romans. La création que ce dernier a pu créer : léviatemps. Je n’ai malheureusement pas su imaginer cet objet de fantasme pour le créateur. Trop affreux à envisager !
Un créateur qui aura finalement bien caché son jeu ! Malgré quelques soupçons qui ont été chassés aussi rapidement qu’ils étaient venus, je ne me suis pas attendue à l’identité de ce psychopathe ! Une surprise qui a un goût quelque peu amer lorsqu’on s’est pris d’affection pour ce personnage ! J’ai ainsi subi une « double perte » concernant les caractères mis en scène dans ses deux romans. Je n’en dévoile cependant pas plus pour ne pas dégoûter d’éventuels futurs lecteurs ! Mais j’ai ce sentiment de regret qui est encore intervenu au terme de ma lecture.
Un dernier élément qui m’a plu est le fil rouge qui liait ses deux histoires. Car lorsque j’ai commencé ma lecture de « Le Requiem des Abysses », je savais que celui-ci était la suite de « Léviatemps ». Cependant au vu de l’avancée de l’histoire, je me demandais comment l’auteur allait pouvoir lier ces deux romans. Il a ainsi mis en place une machination tout simplement incroyable, mais que je qualifierai également de digne de son auteur. Je n’en attendais finalement pas moins de Maxime Chattam.
C’est un auteur que je pensais finalement connaître, après avoir lu presque tous ses romans (ses deux derniers exceptés) et finalement, il arrive à me surprendre à chaque fois ! A plonger dans des tréfonds littéraires encore inexploités et dans lesquels il arrive à nous perdre, tant on se laisse attirer, avec plaisir. A ce qu’il paraît, ses deux derniers romans se révèlent bien pires que ces deux-ci … J’ai hâte de pouvoir en tourner les pages !